Déshabiller Paul… Déshabiller Paul…

Rarement le qualificatif « simple » aura semblé aussi peu approprié. Le feuilleton de la réforme des zones défavorisées dites « simples » (ZDS) relève plus que jamais du casse-tête. Au centre de ce jeu à somme nulle, qui fait entrer des communes dans les bonnes cases et qui en fait sortir d’autres, les critères de classement ont perdu de leur lisibilité, voire de leur légitimité. « Haies + petites parcelles » au lieu de « haies » tout court, « production brute standard »… : autant de termes soumis à interprétation et à suspicion de « bidouillage ». Le tout en mode panique, à quelques jours d’une échéance fixée par le président de la République lui-même.

Lors d’une ultime proposition de découpage soumise par l’administration vendredi 9 février (lire p. 17), la nouvelle mouture de la carte n’a pas été rendue publique. Signe, sans doute, que le sujet est devenu trop brûlant. Il n’empêche, les gagnants et les perdants de ces derniers remaniements se sont vite reconnus. Sans bien comprendre le pourquoi et le comment de ce qui leur arrivait.

L’affaire pourrait ressembler à une guerre picrocholine si elle n’engageait pas l’avenir de dizaines de milliers d’exploitations pour des années. Car qui dit bénéficier des ICHN (indemnités compensatoires de handicap naturel) dit aussi recevoir d’autres aides complémentaires. La pérennité de l’élevage dans certaines de ces régions est en première ligne.

De cette cuisine sous cape d’où il ressort que le dernier qui parle (fort) semble avoir raison, le syndicalisme doit éviter l’écueil, bien visible celui-là, de la division. Or, ce sujet clivant qui concerne l’attribution d’aides s’y prête à merveille ! La proximité du Salon de l’agriculture et celle, peu après, du congrès de la FNSEA incitent donc à jouer de l’extincteur. Sans parler des élections aux chambres d’agriculture début 2019 !

Dans le même temps, Bruxelles, dans sa position d’arbitre strict tant sur le plan budgétaire que technique, compte les points et prépare sa prochaine réforme.